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L’Ombre du mal - James McTeigue (4,9)

lundi 25 juin 2012

Nouveau film de l’auteur de V pour Vendetta. Autre film sur la terreur, mais du côté de la psychologie de la création littéraire. Comme récemment Coppola, il recourt à Poe comme l’une des origines de la prose américaine. Mais l’intérêt de Twixt était de faire surgir cet imaginaire noir dans un paysage absolument dénué de noirceur, sinon celle creusée par la frustration d’un auteur épuisé ; d’avoir retrouvé le paradoxe de la naissance du roman américain exprimée par Hawthorne, la difficulté de susciter le fantastique dans un pays "sans ombres, sans ambiguïtés, sans mystère, rien d’autre qu’une prospérité banale, visible au grand jour". McTeigue n’imagine pas un instant ces retrouvailles simples et fertiles de l’espace américain avec ses fantaisies littéraires fondatrices. Son film baigne dans la même histoire imaginaire que Londres de Vendetta. Sans possibilité de se réchauffer au soleil, il enchaîne péniblement les fausses pistes – film méta, double maléfique, imitateur pervers – dans la trame d’un slasher à la Seven avec références au cinéma de Corman. Il y a encore des masques, mais ils ne sont les effigies d’aucune libération, juste les différents visages que prend un écrivain ayant perdu la face. AT