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War On Screen de Châlons-en-Champagne #2 et #3

dimanche 6 octobre 2013

War On Screen continue. Fait rarissime, tous festivals confondus : la programmation ne comporte aucun navet officiel, aucune croûte déshonorante.

#3 (vendredi)

Camp 14 , de Marc Wiese. Documentaire sur les camps de travail de Corée du Nord. Qui sont, en fait, des camps d’extermination (200 000 personnes y attendent actuellement d’être exécutées). Interview d’anciens gardiens, reconnaissant que la vie humaine, là-bas, ne vaut pas celle d’une mouche. Surtout, témoignage d’un jeune homme, né dans le Camp 14, échappé par miracle à 19 ans. Wiese filme les silences, les regards sans lumière. Raconte l’impossible adaptation au monde du rescapé. De loin ce que la compétition propose de plus fort. 8.0

Five Years , de Stefan Schaller. Film-dossier anti-Guantanamo. Reconstitution d’un séjour dans la base. Séances de torture en temps réel. Hyperréalisme douteux qui souffre de sa proximité avec des clichés manichéens. Vaut surtout pour la performance d’acteur. 5.2

Héritage , de Hiam Abbass. Sorti le 12 décembre dernier (ici en séance spéciale). Autobiographie de la réalisatrice, élevée parmi les Palestiniens d’Israël. Hafsia Herzi excellente. Abbass évite les poncifs du film d’émancipation de la femme arabe, du film de conflit israélo-palestinien. Longue session de questions/réponses avec le public après la séance. 5.9

The Agent , de Seung-Wan Ryoo. Épuisant. Film d’espionnage où un agent de Corée du Sud et un agent de Corée du Nord s’affrontent puis s’entraident. Le film surjoue la complexité géopolitique mais vise en fait le mélo (il faut sauver la femme) et les scènes d’action à l’américaine (Jason Bourne, Quantum of Solace) – plutôt réussies, du coup. 5.3

#4 (samedi)

Le Médecin de famille , de Lucia Puenzo. Film de chasse au nazi en Argentine. Mise en scène sans éclat d’une fable sur la banalité du mal. On se méfie longtemps de cette histoire de Papa défendant sa fillette contre l’horrible Mengele, puis on se laisse approcher (le personnage de la fillette, pas mal). Mais la toute fin laisse éclater un pathos héroïsant qui décontenance, voire dégoûte. 5.4

Omar , de Hany Abu-Assad. Film palestinien, autour du déchirement d’un résistant partagé entre les séances de torture côté israélien, et son désir de ne pas céder à la collaboration forcée. Côté réalisation et interprétation : belle énergie. Huilage parfait entre le politique, le martial, le sentimental. 6.6

Courts-métrages : To the last drop , de Bill Maguire - Le réalisateur venu de Sydney m’ayant offert une bière, difficile de faire l’impasse. Avion et tank 3D hyperréalistes se figent car il n’y a plus d’essence, reprennent leur affrontement dès qu’on en retrouve. Saynète marrante. 6.0
Fishing without nets, de Cutter Hodierne - Fiction autour des pirates somaliens. Grain documentarisant de l’image. Rien d’ébouriffant, mais l’effet de réel intimide, et le sujet n’est pas évident (d’ailleurs il y a très peu de films africains sur les conflits). 6.2

Le jury lycéen récompensera les courts-métrages ( Nostalgie Z , 5.0, avec des zombies, gagnera sûrement quelque chose) ; le jury présidé par Hiam Abbass dévoilera son palmarès dans la soirée...