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Turbo

lundi 21 octobre 2013

Une brève sur un film qui ne me dit rien, ou presque :

Plus le film est gros, plus il est méta. La loi semple appliquée avec plus de zèle encore dans le domaine de l’animation que dans le tout-venant de la superproduction, et justifie sans doute la vigilance avec laquelle Camille Brunel surveille l’un comme l’autre.

Turbo ne dit presque rien d’autre : le plus gros défi est ici de faire croire que quelque chose est encore impossible à l’écran. Le héros ne réclame d’autre droit que celui de courir des risques, ce que la bienveillance lui accordera au terme d’une exposition qui couvre l’essentiel du film. Pas plus que lui, sa course en circuit n’échappera cependant aux lois de l’attraction : toujours rebondir certes, mais pour mieux revenir au point de départ.

Le raffinement n’est pas de mise, ce que le scénario est aussi capable de justifier : les escargots adhèrent, et on ne peut compter que ce sur quoi on peut ramper. « Tes vannes sont inutilement subtiles » lâche l’un d’eux aux héros. Un détail, tout de même, dans le soin particulier apporté à la modélisation des corbeaux : l’œil sans regard, particulièrement voyant lorsque les mollusques parlants se permettent à la fin de chevaucher les oiseaux qui ne leur font plus peur, apparait comme le dernier signe de distinction des bêtes dans l’univers de plus en plus étendu des humanoïdes.

Elevé plus tôt dans les airs par un autre corbeau, ce qui l’effrayait alors, le frère du héros avait laissé échapper ce qui est peut-être la seule réplique innocente du film, et la plus révélatrice : « Au secours, le monde s’éloigne ! » En version française en tout cas.

5.1, ou 6.1, ou 4.1 (la décimale pour l’œil du corbeau, en haut à gauche dans le plan).

MP