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Aaron Young, galerie Almine Rech (Paris 3e)

dimanche 23 octobre 2011

Des Vasulka à Steve McQueen (Drumroll, 1998), l’art vidéo a régulièrement malmené ses caméras : contre la stabilité du plan, la vidéo sert à mettre des coups dans la machine. La caméra devient boule de bowling, roue à aube, baril ou ballon. La série Never Leave Home Without It d’Aaron Young (San Francisco, 1972) est un nouvel exemple de cette histoire. À la galerie Almine Rech à Paris (19 rue de Saintonge, Paris 3e), deux pièces de cette série sont exposées : l’une réalisée dans les jardins de Versailles, l’autre dans un cimetière américain. Young shoote dans la caméra : lorsqu’elle ne fait pas des tonneaux, celle-ci repose momentanément dans l’herbe ou agonise face au ciel, dans des images évoquant celles qu’utilise le cinéma pour figurer la mort d’un soldat. Cette action performative minimale, dans le contexte spécifique d’une nature rigoureusement ordonnée, fait ressurgir avec efficacité et ironie la violence répétitive et amnésique des champs de bataille.

Voir en ligne : Aaron Young chez Almine Rech