#1
Nowhere to escape, escape from nowhere
Cette année les films se passent au milieu de rien : espace (Gravity), mer (All is Lost), désert (Snowpiercer)… Evasion. Le plan est de se débarasser du scénario ? De revenir aux récits épurés des premiers films de l’histoire du cinéma ? De tout concentrer sur l’acteur ? Laisser les images faire le travail (cf. Gravity) ?
#2
Nouveau réalisme.
Vision nocturne/images radars. Le vert et le gris sont depuis longtemps la zone et palette où Greengrass inscrit le présent. Dans Capitaine Phillips, ces couleurs artificielles sont aussi importantes que l’image naturelle. Ce sont même celles de la réalité par excellence.
cf. 1:39 – 1:43
Déferlement d’images. La coupe n’attend pas la fin de l’action. Impatience du montage. Réaliste, parce que la réalité n’attend pas. Le spectateur est comme Tom Hanks, fraîchement libéré, à qui on demande d’expliquer ce qui lui est arrivé, alors qu’il est encore sous le choc. En 2006, Michael Mann accélérait déjà la cadence :
#3
La lutte des classes dans la peau
Tom Hanks, en Richard Phillips, signe « Rich » à la fin d’un mail à sa femme. Dans Elysium le mot « riche », en français dans le texte, était tatoué sur la pommette du patron de l’usine où Matt Damon est employé.
#4
« That’s what happens when an unstoppable force meets an inamovible object ! »
Le pirate somalien de Greengrass, comme le Joker de The Dark Knight, ne peut pas s’arrêter. Si dans The Dark Knight, l’objet inamovible qui finalement arrête le Joker, c’est le Batman, dans Capitaine Phillips ce sera la US Navy et ses trois cuirassés. Contrairement à l’incorruptible Batman, la Navy américaine finit cependant par massacrer tout le monde.
cf. 2:37
#5
L’image selon 2013
Règle simple du cinéma 2013 : il doit y avoir un plan de celui qui joue et, sur un écran, un plan du héros, en train d’être joué : CP n’y échappe pas.
Préface : en 2008, il reste le raccord. Russell Crowe joue Leonardo Di Caprio : cf. 0:24
Retour en 2013 : Will Smith joue Jaden Smith : cf. 1:30
Donald Sutherland joue Jennifer Lawrence : cf. 0:23
Dans La Stratégie Ender enfin, Ender’s Game en véo, le "game" est à entendre comme "jeu vidéo", auquel le jeune héros, manipulé par Harrison Ford, est invité à participer. La leçon du film ? Les images soi-disant virtuelles étaient celles de la réalité depuis le début. Cf. 1:33