Jean-Pierre Gorin (et Dziga Vertov)

2005 : Jean-Pierre Gorin est juré au FID. Rétro de ses films américains. Découverte pour beaucoup d’un grand cinéaste dont les films n’ont pas été vus : Poto and Cabengo (1978) : deux jumelles inventent leur propre langue. Routine Pleasures (1985) : un train électrique géant et Manny Farber, le critique et le peintre, le grand ami de Gorin mort l’an dernier. My Crasy Life (1992) : des gangsters rappers samoans à Los Angeles. 2008 : JPG compose une programmation sur les Etats-Unis. Traversée au-delà de toute frontière, de Pass the Gravy (Mc Carey, 1928), à The Last Cowboy (Jon Alpert, 2005), en passant par The Exiles (Kent MacKenzie, 1961). Chaque présentation de film de Gorin, chaque discussion après la projection donne à penser pour plusieurs années. JP, c’est zéro nostalgie, zéro complaisance, une passion gourmande du nouveau, un appétit généreux pour ce qui vient, une machine à brancher ce nouveau sur tous les anciens. L’homme-montage. 2009 : Rétro « de Dziga Vertov au groupe Dziga Vertov ». Brancher les années post-68 sur les années 20 de Vertov, c’est inscrire au cœur du FID le plus précieux héritage de la pensée 20e siècle. Les enfants de Benjamin, Brecht et Shklovsky cassent leurs jouets et jouent à bricoler leurs monstres. Portés et secoués par la parole de Gorin, ces films-machines brillent dans notre nuit, quarante ans après leur apparition, d’une nécessité toujours plus évidente. Des films comme les autres ? Des films pour en faire d’autres.